Compte rendu : Séminaire Numapresse « Ecosystèmes de la Bohème » (23 novembre 2018)

Compte rendu : Séminaire Numapresse « Ecosystèmes de la Bohème » (23 novembre 2018)

Le séminaire du 23 novembre dernier portant sur la Bohème était un excellent « avant-goût » du Colloque international Poétique du Chat Noir qui s’est déroulé le 6 et 7 décembre à la Bibliothèque Historique de la Ville de Paris (organisé par Caroline Crépiat, Denis Saint-Amand et Julien Schuh). Vous ne pouviez pas être présents ? Pas de panique ! Voici quelques éléments abordés lors de ce rendez-vous.

Julien Schuh

Comme vous le savez, l’équipe de Numapresse se donne pour objectif de constituer une base de données réunissant de nombreuses ressources. En poursuivant le travail de réflexion autour de cette base, ce séminaire visait, à partir des deux exemples précis du Chat Noir et de L’Hydropathe, à proposer des pistes de réflexions sur cette question : « Comment peut-on articuler les bases de données, les outils numériques et la recherche traditionnelle sur la presse ? » Cette séance portait spécifiquement sur le phénomène de la Bohème, et plaçait au cœur de sa réflexion la notion d’ « écosystème ».

Voici l’introduction de Julien Schuh :

Suite à cette introduction, nous avons eu le plaisir d’écouter les interventions de nos invités Anthony Glinoer, professeur à l’Université de Sherbrooke (Québec) et titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur l’histoire de l’édition et la sociologie du littéraire, ainsi que Caroline Crépiat, Docteure de l’Université Blaise Pascal (Clermont-Ferrand) en Littérature française et membre associée de l’Équipe Lumières et Romantismes (CELIS).

L’intervention d’Anthony Glinoer : échange autour d’une récente parution 

Anthony Glinoer

Anthony Glinoer vient de publier La bohème. Une figure de l’imaginaire social (Les Presses de l’Université de Montréal, 2018), ouvrage faisant suite à ses recherches effectuées sur la bohème, ses représentations et sa sociabilité, notamment pour le GREMLIN (Groupe de recherche sur les médiations littéraires et les institutions).

Les questionnements présentés durant le séminaire sont liés à deux grandes parutions récentes : La bohème d’Anthony Glinoer et Vie de bohème et petite presse du XIXe siècle, dirigé par Alain Vaillant et Yoan Vérilhac.

Outre sa récente publication sur la bohème, Anthony Glinoer est également l’un des contributeurs de l’ouvrage explorant cette même thématique, dirigé par Alain Vaillant et Yoan Vérilhac : Vie de Bohème et petite presse du XIXe siècle. Ainsi, sa présentation a été l’occasion d’un échange autour de l’introduction de cet ouvrage collectif. S’il a exprimé son adhésion quant aux choix adoptés, notamment du point de vue de la méthode : véritable balancement « du texte vers le social et du social vers le texte », Anthony Glinoer a exposé certains points de divergence avec cette introduction.

L’intervention de Caroline Crépiat : Le Chat Noir, le « roi » de l’écosystème

Caroline Crépiat, quant à elle, a abordé le cas particulier du Chat Noir et plus spécifiquement les sociabilités périodiques dans le journal portant le même nom, un titre phare qui était aussi le sujet de sa thèse de doctorat, soutenue avec succès en 2016.

En suivant l’analyse de Jerrold Seigel selon laquelle la Bohème est « une posture avant tout sociale avant que d’être artistique et littéraire », elle souligne que c’est toutefois par le texte « que son esprit est véhiculé et même mythographié, l’essor de la petite presse contribuant très largement à sa diffusion tout au long du XIXe siècle ». Ceci est aussi le cas du journal Le Chat Noir, qui paraît pour la première fois en janvier 1882. Malgré leurs programmes différents et leurs singularités, le journal ouvre bien ses colonnes à d’autres sociabilités bohèmes, dont Quat’z’Arts et Hydropathe.

Une soirée au cabaret du Chat Noir

Pendant sa présentation, Caroline Crépiat s’est notamment intéressée à ces « petits groupuscules qui apparaissent et qui sont mise en scène par Le Chat Noir lui-même », le dernier demeurant quand même le « roi » de cet écosystème en tant que lieu d’expression. Elle a également insisté sur l’importance de ces petits groupes : « Même s’il semble anecdotique, [ils peuvent] servir à penser Le Chat Noir d’une autre manière. On dirait qu’il n’y a que Le Chat Noir qui existe, alors que là, on se rend bien compte que c’est totalement nuancé. »

Nous tenons à remercier Caroline Crépiat et Anthony Glinoer pour leurs présentations ainsi qu’à Julien Schuh pour l’organisation de ce séminaire. Merci également à Jean-Didier Wagneur pour sa présence exceptionnelle et à tous ceux qui étaient présents lors de ce rendez-vous. N’oubliez pas de visiter notre mini-site de présentation autour du Chat Noir et de L’Hydropathe, qui vous permet notamment de découvrir quelques une des fonctionnalités de la base de données Numapresse ici.

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