Le 22 mars dernier, dans le cadre des études portant, au sein de Numapresse, sur les phénomènes médiatiques de viralité, le séminaire « La fabrique médiatique des récits de vie » a accordé une attention particulière à la circulation médiatique et transmédiatique des récits de vie, depuis les biographies de contemporains en vogue sous le Second Empire (du Dictionnaire universel des contemporains de Vapereau aux Binettes contemporaines ou au Panthéon-Nadar qu’étudia Loïc Chotard) jusqu’aux pages biographiques rédigées aujourd’hui selon un mode collectif et participatif sur Wikipédia. Plus précisément, les intervenants ont observé de près la mise en place, l’imposition et la circulation d’une série de biographèmes, ces passages obligés de toute biographie, attachés à des personnalités du monde artistique, culturel ou politique. Ils sont ainsi remonté à l’acte de naissance supposé de tel biographème dans une rubrique journalistique (portrait, interview, nécrologie…), dans une brochure (comme Les Contemporains de Mirecourt), dans une notice de dictionnaire. La circulation de ce biographème et le jeu d’inflexions, modifications, amplifications qui l’affectent au fil des reprises, avant leur éventuel effacement ou remplacement a été observé. Une réflexion poétique sur l’évolution des codes biographiques a également accompagné l’étude culturelle des modifications historiques des conditions de la célébrité.
Lors de ce séminaire, deux exemples ont été traités en guise de mise à l’épreuve des hypothèses et des outils de recherche ou d’analyse : Bocage, comédien et directeur de théâtre (Olivier Bara) et George Sand (Marie-Eve Thérenty). Pierre-Carl Langlais a aussi présenté les outils d’analyse de viralité permettant ces nouvelles explorations.