Présentation du projet

Numapresse veut proposer une nouvelle histoire culturelle et littéraire qui mettra en évidence des lignes de force structurelles de la presse française du XIXe siècle à aujourd’hui. Le projet s’appuie sur la numérisation des journaux mise en œuvre par les campagnes successives développées sous l’impulsion des bibliothèques patrimoniales, des musées et des bases de données de presse, sur la création de nouveaux outils numériques et sur une méthodologie croisant les apports des études littéraires, de l’histoire culturelle, de l’analyse du discours et des sciences de l’information et de la communication. Plutôt que de mettre en avant le paradigme de la rupture radicale, Numapresse veut prouver au contraire l’existence de généalogies historiques, lesquelles apparaissent paradoxalement parce que nous lisons désormais la presse ancienne essentiellement sur écran. Numapresse met donc au centre de sa réflexion la remédiation de la presse imprimée sous une forme numérique et propose d’appliquer à ces textes fraîchement numérisés des protocoles et des outils de lecture technologiquement innovants qui s’inspirent des outils contemporains de production numérisée de l’information.

Numapresse s’attache à étudier les pratiques, les poétiques et les imaginaires caractéristiques de la culture médiatique et dans ce sens ce projet continue l’exploration scientifique entreprise pour le XIXe siècle par La Civilisation du journal (2011) et par le projet Medias 19 (www.medias19.org). Mais Numapresse s’appuie sur de nouvelles méthodologies inédites en France, liées au numérique, et se fonde sur un paradigme entièrement nouveau de recherche. Il unit de manière originale des littéraires, des historiens, des spécialistes des sciences de l’information et de la communication, des analystes du discours et des experts en humanités numériques. Il étend l’expertise à l’ensemble du XXe siècle. Numapresse surtout vise à mettre en relation cette histoire longue avec l’époque contemporaine, proposant une amplitude chronologique de recherche inédite. Le projet fait l’hypothèse qu’une étude culturelle et littéraire de la presse contemporaine, montre, malgré la crise de la presse papier, l’existence de faits pérennes autour du recyclage, du journalisme narratif, de l’hybridation entre fiction et actualité, entre autres. Les nouveaux outils mobilisés et les corpus retenus par ce projet permettront de mettre au jour les grandes lignes de ce que sont les formes (matérielles autant que poétiques) du journalisme, voire de la nature de l’information en régime post-moderne.

Le travail sur la presse numérisée permettra de mettre en évidence des éléments de poétique médiatique analysés à grande échelle, que seules des méthodes automatisées de fouilles de données font apparaître : « viralité », topic modeling, traits d’auctorialité, figures de rhétorique récurrentes, émergence et stabilisation de genres médiatiques seront repérés par la mise au point d’outils qui pour certains ont déjà été expérimentés aux États-Unis (Cordell) et qui, en phase de test sur les corpus français, donnent déjà des résultats remarquables.

Numapresse est un projet de recherche scientifique piloté par Marie-Ève Thérenty, professeur au RIRRA21 de l’université Paul-Valéry Montpellier 3. Il s’appuie sur un bureau constitué de Pierre-Carl Langlais, post-doctorant ; Guillaume Pinson, professeur au département des littératures de l’université Laval (Québec) ; Julien Schuh, maître de conférences à l’université Paris Nanterre (CSLF) et membre de l’institut universitaire de France.

L’équipe est composée de Paul Aron (Université libre de Bruxelles), René Audet (Université Laval, Québec), Olivier Bara(IHRIM, Université Lyon 2), Claire Barel-Moisan (IHRIM, CNRS), Mylène Bédard ((Université Laval, Québec), Claire Blandin (Paris 13), Juliette Charbonneaux (Gripic, Celsa Paris-Sorbonne), Marie-Astrid Charlier (RIRRA21, Université Paul Valéry Montpellier 3), Sascha Diwersy (Praxiling, Université Paul Valéry Montpellier 3), Stéphanie Dord-Crouslé (IHRIM, CNRS), Claire Ducournau (RIRRA21, Université Paul Valéry Montpellier 3), Dominique Kalifa (CRHXIX, Université Paris Panthéon Sorbonne), Pierre-Marie Héron (RIRRA21, Université Paul Valéry Montpellier 3), Florence Le Cam (Université libre de Bruxelles), Isabelle Meuret ((Université libre de Bruxelles), Valérie Jeanne-Perrier (Gripic, Celsa Paris-Sorbonne), Matthieu Letourneux (CSLF, Paris Nanterre), Laurent Martin (Paris III), Sarah Mombert (IHRIM, ENS Lyon), Denis Ruellan(Gripic, Celsa Paris-Sorbonne), Richard Saint-Gelais (Université Laval, Québec), Corinne Saminadayar-Perrin (RIRRA21, Université Paul Valéry Montpellier 3), Myriam Tsikounas (CRHXIX, Université Paris Panthéon Sorbonne), Alain Vaillant(CSLF, Paris-Nanterre), Yoan Vérilhac (RIRRA21, Université de Nîmes), Adeline Wrona (Gripic, Celsa Paris-Sorbonne).

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Numapresse wants to propose a new cultural and literary history of the French press from the 19th century until today. The project will draw on the digitization of newspapers, carried out by successive campaigns that developed thanks to the impetus of patrimonial libraries, museums, press data bases, on the creation of new digital tools and on a methodology that interweaves the insights stemming from literary studies, cultural history, discourse analysis and communication studies. Rather than bringing a paradigm of radical break to the fore, Numapresse would, on the contrary, like to prove the existence of historical genealogies, which appear paradoxically because, from now on, we read old newspapers essentially on a screen. Numapresse puts in midst of his reflexion the remediation of the printing press in a digital format and proposes to apply to these texts innovative lecture tools which draw from contemporary tools for digitalized production of informations.

Numapresse endeavors to study the practices, the poetics and characteristic imaginations of media culture. In this sense, the project continues the scientific exploration undertaken by La Civilisation du journal (2011) and the project Medias 19 (www.medias19.org) with regard to the 19th century. But Numapresse also draws on methodologies that are brand new in France, linked to the digital revolution, and bases itself on an entirely new research paradigm. In an original way, it unites specialists in literary or cultural studies, historians, specialists in communication studies, discourse analysts and experts in digital humanities and extends the expertise to the whole of the 20th century. Numapresse especially aims to establish a link between this long history and the contemporary era by proposing a chronological amplitude of unprecedented research. The projects forms the hypothesis that a cultural and literary study of the contemporary press shows, amongst other things, the existence of long-lasting facts surrounding recycling, narrative journalism and the hybridization between fiction and the news, despite the crisis of print newspapers. The new tools that will be mobilized and the corpuses selected by the project will allow to highlight the guidelines of what the (material as well as poetic ) forms of journalism are, or even the nature of information of a post-modern regime.

Work on the digitized press enables the demonstration of elements of media poetics on a large scale, elements that only automatized search methods can bring to the surface: “virality”, topic modeling, authorship contribution, recurring rhetorical figures, emergence and stabilization of media genres will be identified by tools that have partly already been tested in the United States (Cordell), en that, during a test phase on French corpuses, have already revealed remarkable results.

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